Д/М/Г
Déjà, les jours raccourcissent, bientôt, les feuilles mortes se
ramasseront à la pelleteuse : une morosité certaine s’empare
des Français, sans parler des extrémistes, cyniques et autres
fainéants qui se sentent doublement ostracisés…
Certes, on peut se distraire et rire grassement en lisant le
libellé de « L’AG organisatrice de la marche du 8 mars pour
toutES » concernant une manifestation ayant eu lieu mardi
dernier (il s’agissait d’un « cortège féministe inclusif
intersectionnel non-mixte » ; on sait s’amuser chez ces
dames), mais le mieux est encore de se payer une bonne
table. Au lieu de donner dans le quinoa, le ceviche, le burger
ou le petit épeautre, pourquoi ne pas aller chez Les
Diamantaires (60 rue La Fayette, Paris IXe) ? Dans cette
institution arménienne, plantée au cœur de l’ancien quartier
du diamant et de la joaillerie parisienne, il y a quelques
années, le samedi soir était une fête : on y célébrait des
mariages avec force bouzoukis et synthétiseurs. Vieillards et
petits enfants y dansaient et chantaient dans un grandiose
décor soviétique. Kusturica aurait adoré. On n’y danse plus,
et il n’y a plus de mariages, pour cause de nuisances
sonores - alors que la maire de Paris peut bien infliger des
festivals gratuits aux habitants de tout un quartier - mais peu
importe : Les Diamantaires existent toujours, la cuisine y
reste exquise (poissons frais, divins mezzes, raviolis Mantis
fondants, viandes roties à rendre fou un vegan, etc.), la déco
a été revue. Pour les dépressifs, on peut s’y faire beaucoup
d’amis : il suffit d’appeler l’excellent Vahram (photo), et de
discuter avec lui les mérites respectifs de Kemal Atatürk et
Recep Erdogan. Chaude ambiance garantie…
NICOLAS UNGEMUTH